Salle des Mots Perdus

Aimer un livre et le faire savoir n’est pas chose aisée, quand on connaît l’auteur ; encore que ce terme de « connaître » s’avère inapproprié, une vie n’y suffit pas toujours. Mais voilà : dès que nous nous lûmes, nous nous plûmes, et ceci se conforta...

L’or de ce cœur introuvable se transforme en plomb Il n’a de rive où s’échouer De notes magiques De passe-droit Autre que les pleurs et la solitude du vide Le désir stellaire sans grâce estomac retourné sexe aboli Jeté au profond des abîmes Se meurt Suivre...

(Photo Elis Podnar) 1° J’avançais dans l’allée La lune le soleil s’alignaient Tout Au dessus des brumes Chantait Les beaux jours Soudain un froissement La croix ma vieille douleur Entaille mon cœur Il doit y avoir un mythe Une récurrence De celui-là Enfant...

(Méditation - Sabine Lavaux-Michaëlis) 1° Ce qui existe du temps Se mesure à la force du vent Le corps s’interpose Libre Arbitre Puis dans le tourbillon Plie Alors plus rien ne court 2° Trois pas par là À peine vêtu de givre Légers avant les affres La...

( Illustration : Hélène Py) Enfant du dragon Le feu nage aux contours du désir Le noir sanguinaire de ta tresse Frissonne Aux plis alanguis de ta proie Ta pensée déverse Mâchicoulis Des jours et des nuits Déjà les poignets tombent Les gorges se tendent...

1° J’étais Las allongé alourdi Logé au vague de mon souffle Lorsque Brin d’argent Le poème est passé Fou J’ai dormi 2° Du rêve Qui sait le premier pas La pensée perdue L’étrange voyage ! Nous n’irons pas plus loin À peine frôler la clameur Et poser à...

(Charivari - Lithographie de Jean-Jacques Grandville) On me dit d’Or Drapé du trouble des chahuts féconds Roi des limbes Mais je vois aussi sur l’estran des mondes Le sourire tapi d’un crâne Vide Lorsque j’étais larme Je finissais toujours à la rivière...

(centcentimètrescarrés - Clo Hamelin, Caséine sur bois) Je me sens posé là comme un enfant sans parents Mes yeux reculent mais ne pleurent pas Le monde tourne Je donne la main Mais personne Les notes courent du tout début de mes doigts Elles remontent...

1° J’écrirais bien la seconde écartée L’ombre du passage Les deux mains appliquées le temps du croissant Pour soutenir la voûte 2° L’équipage du crépuscule Ferme ses pans à mes pas Le noir des bois suinte Une fenêtre suspendue veille Beffroi doré La nuit...

( Magasin Général tome 9 - Loisel & Tripp ) Le secret Ne crois rien de nos paroles De nos gestes Ni nos regards J’ai aimé la rivière Elle ne veut pas Indifférence et transports A explosé Ne crois rien des livres Des concepts et des sages Dans la cour...

(Le Parapet - Sabine Lavaux-Michaëlis) Dérive des continents Seul sur la rive j’observe De l’autre côté du méridien Les hommes s’éloignent Chacun son bloc de glace Quelqu’un devrait leur dire J’ai envie de t’embrasser Mais n’approche pas

Odin's Self-sacrifice" (1908) by W. G. Collingwood Nourris-toi de lettres tu écriras plus tard L’alphabet dessine bonne pâte des runes Rue des Parques ton avenir s’écrie ébouillanté Refuse Un dieu mit neuf ans à savoir l’Infini en suspend dans une phrase...

(Encre de Valérie Ghévart) J’avance décomposé En arc dépouillé du blanc Je n’aspire à rien mais j’ai besoin de toi Je ne pleurerai pas Pas encore Le prisme du passé ne porte plus Pourtant persiste la goutte noire explosée Des yeux fermés

( Sabine Lavaux-Michaëlis : Décembre ) Les secondes filtrent le yin le yang sur le damier de la journée La lumière esquisse quelques pas La diagonale du fou dans l’œil du chat Un regard vers les enfants le rideau la fenêtre D’habitude les rues aussi scintillent...

( Photo : Clo Grenaille ) On ne peut plaire à tout le monde Mais à certains il faut beaucoup Une lumière dans les bois Une autre route Un petit phare d’Alexandrie Une auberge où grignoter nos propres doigts Je me suis fabriqué pour être du mal Mais tu...