Brisures

Publié le par Eric Costan

 

  (Méditation - Sabine Lavaux-Michaëlis)

 

 

       1°

 

Ce qui existe du temps

Se mesure à la force du vent

 

Le corps s’interpose

Libre

Arbitre

 

Puis dans le tourbillon

Plie

 

Alors plus rien ne court

 

 

         2°

 

 

Trois pas par là

À peine vêtu de givre

Légers avant les affres

 

La rivière en fait a déjà tant coulé

 

Je te relèverai mais sans ton corps

Tu ne ploieras plus

 

 

         3°

 

Tu n’as plus froid

Enfin

Tu flottes entre nos notes

Ni faim ni mal ni rien

Si nos musiques s’arrêtent

Tout aura disparu

Tu seras l’air

Perdu

Je serai ton bruissement

 

 

         4°

 

Je n’ai toujours pas pleuré

Il est temps de confier l’évidence inutile

D’articuler les mots dévorés

Le chêne m’enserre depuis toujours

Ouvrir la porte au fantôme dans la perte du jour

Fragiliserait sa structure

Ma tête refuse de mettre en boucle

La pulsation du coeur

 

Publié dans Poème

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S
Je le relis ce jour avec vive émotion... <br /> Ce "Ouvrir la porte au fantôme dans la perte du jour" me chavire.<br /> Quel profond regard que celui de Sabine !
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S
Je le relis ce jour avec vive émotion... <br /> Ce "Ouvrir la porte au fantôme dans la perte du jour" me chavire.
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N
Si ça résonne dès la première lecture, à mots clairs et lumineux. Si j'ai un peu mal en écho, si une larme vient, je sais que c'est vrai. Bisou Eric
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E
Merci Nicole
B
L'art de la consolation. A point nommé...
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E
Je vous envoie un sourire
C
*******************
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E
Smouick !!!
C
J'aime celui là aussi. J'aime les silences et "je n'ai toujours pas pleuré" pour sa pure vérité enchâssée dans le mystère intime des autres vers.
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E
Je suis heureux qu’il t’atteigne.<br /> Merci de le dire Cécile
M
Poignant , émouvant , superbe....
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E
Merci Michèle
S
Merveilleux...
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E
Pour mon père.
M
Léger le corps comme une plume, une feuille au vent et rien ne le fait plus souffrir, il est libre et tu t'envoles...<br /> Tu dis les choses avec une belle retenue Eric
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E
Merci Marine