Brisures
(Méditation - Sabine Lavaux-Michaëlis)
1°
Ce qui existe du temps
Se mesure à la force du vent
Le corps s’interpose
Libre
Arbitre
Puis dans le tourbillon
Plie
Alors plus rien ne court
2°
Trois pas par là
À peine vêtu de givre
Légers avant les affres
La rivière en fait a déjà tant coulé
Je te relèverai mais sans ton corps
Tu ne ploieras plus
3°
Tu n’as plus froid
Enfin
Tu flottes entre nos notes
Ni faim ni mal ni rien
Si nos musiques s’arrêtent
Tout aura disparu
Tu seras l’air
Perdu
Je serai ton bruissement
4°
Je n’ai toujours pas pleuré
Il est temps de confier l’évidence inutile
D’articuler les mots dévorés
Le chêne m’enserre depuis toujours
Ouvrir la porte au fantôme dans la perte du jour
Fragiliserait sa structure
Ma tête refuse de mettre en boucle
La pulsation du coeur