Journal non intime
(Photo Elis Podnar)
1°
J’avançais dans l’allée
La lune le soleil s’alignaient
Tout
Au dessus des brumes
Chantait
Les beaux jours
Soudain un froissement
La croix
ma vieille douleur
Entaille mon cœur
Il doit y avoir un mythe
Une récurrence
De celui-là
Enfant disjoint de l’équinoxe
2°
Sous les premières gouttes
Les couleurs effarouchées
se réfugient
Le soir bouge
Je peux extraire le cœur et les contrastes
Ma main plonge aux ténèbres de tes cheveux
Je reste là
Au sein naissant d’un accident
Si beau
Le secret m’approche
3°
Tu marches à l’intérieur du monde
En fonction de la révolution
ils marchent sur tes pas
et te disent naïf
d’être dans les pas des anciens
Ils excusent ta jeunesse
4°
Épuisé
Je vous ai fait marcher sur les épaules de mon ombre
Et vos visages prirent la lumière
Je n’ai plus peur du vide
5°
Enroule autour de ton âme
un rocher
un chien heureux
et le bleu du littoral
L’horizon se déplace
Ta chorégraphie préférée
6°
Tu dis avoir
Un oiseau au fond des yeux
Somptueux
Ombrageux
Je cherche
et le rire se déplie de ta gorge à la mienne
Passe
Dans ce baiser sonore
La pudeur anoblie d’un discours amoureux
7°
La brume a mangé mon désir
Les deux notes du matin
Mésange et myosotis
Diffusent d’essentiels soleils
Ai-je le droit de dissocier une personne
De l’endroit et du temps
8°
Il pleut
Dans ma poitrine l’arbre tombé
S’est couché sans dégât
C’est un peu douloureux
Je voudrais
La caresse de paroles chantonnées
Être le Pierre attendu
Tu sais
de la chanson